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Tout le monde s’entend pour dire que travailler amène son lot de stress. Ce n’est pas tout le monde qui a cependant appris à gérer ce poids-là. La consommation apparaît donc comme un échappatoire à ces journées trop longues, ces difficultés dans ses relations, son sentiment de ne pas être à la hauteur… Bref, le poids du quotidien. La personne commencera par prendre un verre le soir pour se détendre, jusqu’à ce que son verre du soir devienne son moyen de détente privilégié. La roue continue de tourner et c’est maintenant à coup de plusieurs verres qu’elle enfile pour retrouver ce sentiment de gel interne. En plus des conséquences dans sa vie personnelle, cela se ressentira au travail… La personne arrivera avec la «gueule de bois», sera plus impatiente plus 16 h approche, peut même se cacher une bière dans sa boîte à lunch, arriver en retard, être tellement «gelée» qu’elle n’a pas conscience de tous ses gestes, etc. Certaines personnes peuvent avoir une consommation excessive sans être dépendante (voir la section sur l’alcool ou les drogues pour voir les caractéristiques reliées à la dépendance).

Les conséquences peuvent être graves pour un employeur, mais comment arriver à mieux aider cet employé qui a seulement besoin qu’une main lui soit tendue plutôt qu’on lui referme la porte au nez. Selon l’Agence de la santé publique du Canada (2016), les pertes reliées au manque de productivité induite par l’alcool s’élève à 1 milliard de dollars par année. Les conséquences qui ressortent majoritairement des études sont accidents de travail, blessures, absentéisme, congédiements, démissions, retard et baisses de productivité ou de motivation au travail.

Une difficulté dans la société actuelle est la banalisation de l’usage de l’alcool (et de certaines autres drogues comme le cannabis). Combien de fois, lors d’un 5 à 7, la personne se fera offrir juste un petit verre? Après la partie de baseball organisée par le club social, combien de fois elle devra dire qu’elle ne veut pas de la bière qui lui est tendue? Est-ce que le party organisé par la compagnie se passe dans un bar? Et est-ce que la compagnie a prévu une option pour les gens qui ont de la difficulté à se retrouver dans ces endroits? Combien de fois, dans les médias, l’usage récréatif est valorisé? Ce ne sont que quelques exemples des défis qu’une personne aux prises avec une toxicomanie doit surmonter au quotidien…

Il existe donc 2 visions de la consommation en milieu de travail: soit l’employé est le problème car il est là pour augmenter la productivité de l’entreprise, soit les conditions de travail sont le problème et la compagnie doit faire des changements. La première proposition amène une charge sur l’individu qui ne recevra alors pas (ou très peu) d’aide dans ses démarches de réhabilitation. Tout le monde est cependant d’accord d’affirmer que ton environnement de travail influence ta santé physique et psychologique, alors pourquoi le milieu de travail n’influencerait pas aussi l’état des travailleurs… Les gestionnaires comme les employés peuvent augmenter les risques de problématiques s’il y a surcharge de travail, selon le style de gestion, les communications difficiles, la précarité d’emploi, le stress, etc. Come nommé précédemment, la culture de communication dans l’entreprise peut aussi avoir un impact: les partys de Noël, les 5 à 7, le club social, etc.

Les employeurs ont donc une responsabilité de veiller au bien-être de leurs travailleurs s’ils veulent augmenter la rétention de leur personnel. Toutes les personnes qui en ressentent le besoin peuvent aller vers un programme d’aide aux employés (PAE) pour l’aider dans sa gestion de sa consommation au quotidien. L’employeur devrait, quant à lui, faciliter ce type de démarche.

Pour les gens qui sont plus éloignés du marché du travail et qui voudraient s’y aventurer, nos conseillers en emploi sont là pour vous soutenir dans vos démarches et vous offrir un programme de qualité pour favoriser votre réinsertion socio-professionnelle.

Référence:JALBERT, Michaël (2017). L’interrelation entre la consommation d’alcool et le travail: une influence mutuelle, Clinique Carrière et Groupe Plein emploi de l’Université du Québec à Montréal, https://cliniquecarriere.uqam.ca/babillard/chroniques-étudiantes/chroniques-clinique-carriere-linterrelation-entre-la-consommation-dalcool-et-le-travail-une-influence-mutuelle/ (Page consultée le 12 février 2020).